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Dans le Carton
8 octobre 2018

Les moyens de Macron

Énarque, haut fonctionnaire, banquier d’affaires, conseiller du président de la République, ministre de l’Économie… et président de la République. Né en 1977, Emmanuel Macron a connu une ascension météorique. Sa percée, inédite dans l'histoire politique récente, a été réalisée en à peine plus de deux ans. Ce fils de médecins amiénois, inconnu du grand public au début du quinquennat de François Hollande, entre dans la lumière en 2014, lorsque le chef de l’État bombarde son protégé au ministère de l’Économie. Le début d’une ascension politique éclair et mouvementée pour celui qui œuvrait jusque-là en coulisses, au poste de secrétaire général adjoint à l’Élysée. A lire :Emmanuel et Brigitte Macron, en vacances à Biarritz En quelques semaines, le successeur d’Arnaud Montebourg à Bercy devient «la coqueluche du Tout-Paris», comme s’en agace alors le socialiste Benoit Hamon. «Le Dynamiteur», «La bombe Macron», «Comment il veut casser le système», les magazines multiplient les couvertures sur celui qui se fait fort de bousculer tous les tabous économiques à gauche : remise en cause des 35 heures, du statut des fonctionnaires, de l’ISF… Un art de la transgression doublé d’un style personnel iconoclaste. L’ancien assistant du philosophe Paul Ricoeur, marié à son ancienne prof de Français de 24 ans son aînée, fait des «élites dirigeantes» sa cible favorite. Et revendique une approche politique transpartisane. Si Macron se dit de gauche, il n’a pas gardé bien longtemps sa carte au Parti socialiste (de 2006 à 2009). «J’assume d’être libéral», proclame-t-il. Une liberté de ton plébiscitée dans les sondages, mais vilipendée par une partie du PS et du gouvernement. «Macron? Comment vous dire… Ras-le-bol!», lâche Martine Aubry en septembre 2015. La gauche de la gauche se déchaîne contre «l’ancien banquier de Rothschild». Manuel Valls et François Hollande enchaînent les recadrages, sans freiner les ardeurs du principal intéressé. La situation politique d’Emmanuel Macron devient toutefois de plus en plus délicate à mesure qu’il affirme sa singularité au sein de l’exécutif. En avril 2016, le voilà qui lance son propre mouvement politique, En Marche!, destiné à rassembler autour de lui toutes les bonnes volontés de la société civile, «de gauche et de droite». Ce n’est alors plus qu’une question de temps avant qu’il ne quitte Bercy. A la rentrée 2016, il assure vouloir "transformer la France dès l'année prochaine" Fin août 2016, c’est chose faite. Pas encore candidat déclaré, Macron se dit pourtant «déterminé à transformer la France dès l’année prochaine». A-t-il les moyens de ses ambitions? S’il n’a jamais été élu, le fondateur d’En Marche! a désormais l’expérience de l’État. L’opinion l’identifie à la loi qui porte son nom, même si les effets de ce texte libéralisant notamment le travail du dimanche et le transport par autocars sont sujets à débats. Sa cote de popularité, bien que secouée par plusieurs polémiques (l’anecdote du «costard», entre autres), reste forte, selon les sondages. En juillet 2016, le mouvement de Macron revendiquait quelques 50 000 adhérents, une véritable force de frappe en période électorale. A lire :Brigitte Macron se confie à Paris Match Mais les questions que soulèvent son éventuelle entrée en campagne ne manquent pas non plus : Emmanuel Macron peut-il prétendre au pouvoir suprême sans l’aide d’un parti politique constitué et des moyens financiers qui vont avec? A la rentrée 2016, seuls quelques élus de gauche (dont le maire de Lyon, Gérard Collomb) le soutiennent. Le chantre du «progressisme» peut-il se faire entendre dans une campagne qui risque fort d’être dominée par les thématiques sécuritaires et identitaires? Et surtout, Macron peut-il convaincre les déçus du Hollandisme, alors qu’il est lui aussi comptable du bilan du quinquennat qui s’achève (en tant que principal inspirateur de la «politique de l’offre», notamment)? Toutes ces questions ont trouvé leurs réponses à la faveur d'une série de concours de circonstances qui ont joué en faveur du candidat Macron. L'abandon de François Hollande, puis l'échec de Manuel Valls à la primaire socialiste, suivi du ralliement de François Bayrou, ont propulsé sa candidature. L'«affaire Penelope» a brisé l'élan du vainqueur de la primaire de la droite, François Fillon. Chacun de ces événements a contribué à affaiblir les deux grands partis de gouvernement et à ouvrir la route de l'Elysée pour Emmanuel Macron et ses marcheurs. Au soir du premier tour, le 23 avril 2017, il est en tête, devant Marine Le Pen. Son pari est réussi, mais il doit encore convaincre des électorats importants qui lui sont hostiles : Jean-Luc Mélenchon, candidat anti-libéral de la France insoumise, frôle les 20% et talonne François Fillon. Durant l'entre-deux-tours, la mauvaise prestation de Marine Le Pen lors du traditionnel débat scelle l'avantage de l'ancien banquier. Emmanuel Macron est élu le 7 mai avec 66,10% des voix.

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